Enquête publique concernant la demande de PERMIS UNIQUE introduite par Construct Me ayant pour objet une modification du relief du sol rue St Luc à Bouge / Namur : ce qu’il faut savoir et ce qu’il faut faire !
Nous nous interrogeons sur la nécessité d’un remblai d’une telle ampleur et de ses conséquences néfastes en termes d’augmentation de charroi, d’impact sur la biodiversité présente et du bilan carbone désastreux de cette option d’aménagement.
Le dossier complet est consultable à cette adresse.
Une partie des remarques mentionnées ci-après avait déjà été émise dans le courrier envoyé en réaction à la RIP organisée par vidéo, voir à ce sujet notre article du 23/09/2020.
Le collectif des riverains de la Sablière a élaboré un argumentaire très complet détaillant son refus du projet en l’état.
Il n’est pas trop tard pour vous faire entendre !
VILLE DE NAMUR – service Urbanisme, Hôtel de Ville à 5000 Namur
jusqu’au 11 mars 2021 : par email ou courier postal
permis.environnement@ville.namur.be
N’oubliez pas de mentionner :
la date, votre nom, prénom et adresse postale
la référence du dossier: PUN014
L’avis d’enquête publique est consultable sur le site de la Ville de Namur
Question 1 :
Quel est l’intérêt de revenir par remblaiement au niveau du terrain correspondant à l’époque où la sablière n’existait pas encore ? Le bon sens ne serait-il pas, au contraire, de faire preuve de créativité en imaginant le projet autour du relief existant ? De plus en plus souvent, des projets comme les LIFE mettent en évidence la richesse de la biodiversité créée par l’exploitation des carrières. Il n’est plus question aujourd’hui de les reboucher en fin d’exploitation mais, au contraire, de valoriser le biotope particulier induit par l’activité et la richesse naturelle qu’elle a engendrée.
Question 2 :
Quel intérêt la ville de Namur attache t elle à ses richesses naturelles ?
Une visite de terrain organisée entre les membres de notre association et le promoteur a laissé entrevoir un beau potentiel naturaliste du site Alors qu’à notre connaissance, aucun inventaire exhaustif faunistique et floristique n’est encore disponible, il est question, ni plus ni moins, de recouvrir la quasi-totalité du site sous des tonnes de remblai. Or, il apparaît que ce sont les talus constituant les limites de l’exploitation ancienne de sable qui abritent la plus grande partie de la biodiversité. Comment justifier qu’une étude d’incidence sur l’environnement puisse être recevable alors que ces observations basiques n’ont pas été réalisées ? Comment évaluer l’impact d’un projet sans connaitre le potentiel biologique de la zone concernée ?
Un inventaire est en cours de réalisation avec la collaboration des riverains.
L’ASBL Ramur, en contact étroit avec la société Equilis, a rédigé un cahier de recommandations et de bonnes pratiques environnementales.
A ce jour, la société nous a communiqué avoir intégré une partie de celles-ci dans sa proposition de projet final mais même cette intégration nous apparaît comme insuffisante au vu du potentiel du site.
En effet, elle ne concerne que les aménagements des espaces verts prévus initialement par le projet. Aucune remarque concernant les possibilités de conserver certaines zones naturelles au potentiel biologique plus élevé n’a été prise en compte.
Nous sommes dans une situation où malgré la prétention de la ville de Namur de favoriser la participation citoyenne et la protection de l’environnement, le projet est rigoureusement identique à sa version initiale malgré les remarques formulées par les riverains et les experts en matière de biodiversité.
Dès lors, nous plaidons fermement pour un aménagement du site qui exploite au mieux le relief actuel ou propose un remblai partiel, et donc étagé qui permette :
- Une réduction substantielle du charroi nécessaire et des impacts en termes de qualité de l’air, d’empreinte carbone, de nuisance sonore pour les riverains, de dégâts aux voiries,…etc.
- Une préservation maximale du potentiel environnemental présent sur le site (maintien d’une partie importante de la futaie, de talus accueillants pour la faune, de la lisière forestière,etc).
Nous exigeons qu’avant toute intervention sur le site, y soit effectué un inventaire exhaustif de la faune et de la flore afin d’en estimer la valeur biologique.
Et nous déplorons également le fait que ce site n’aie fait l’objet, du service environnement de la ville de Namur, que de quelques conseils très marginaux en termes d’aménagement ou de préservation environnementale alors même qu’il avait été retenu comme site de référence dont l’inventaire et le processus de préservation devaient être étudiés dans le cadre d’une étude confiée à un bureau d’études spécialisé.
Au sein d’une commune qui se déclare sensible aux problèmes liés aux changements climatiques, cette option de remblai minimaliste (ou d’absence totale de remblai) nous paraît donc se justifier pleinement en termes de cohérence même si cela doit entraîner, dans le chef du promoteur, une réduction de la densité d’habitation.
Le patrimoine naturel est un bien commun et il appartient aux instances publiques de veiller à en préserver l’intérêt général.