Suite à la présentation de la dernière version du projet de Besix RED pour l’aménagement du Quartier Léopold, Ramur avait critiqué en profondeur l’implantation et la philosophie du projet. A ce moment, il nous a été reproché – à juste titre – de ne rien proposer comme alternative.
Nous avons donc décidé de relever le défi !
Ces dernières semaines, plusieurs bénévoles de l’association Ramur, du collectif parc Léopold et de l’association Namur 80 ont donc travaillé avec un jeune architecte pour améliorer le projet de Besix et élaborer une alternative qui rejette la logique d’une forteresse privée au profit d’une esplanade ouverte, arborée, accueillante pour la collectivité.
Ce projet alternatif a été présenté au Collège Communal le 27 avril dernier; le bourgmestre Maxime Prévot a proposé d’organiser une rencontre avec le promoteur BESIX.
Notre proposition a été envoyée le 12/03/2021 au Conseil Communal qui n’a à ce jour pas encore réagi.
La réception de notre propositon dans la presse a été assez favorable:
Canal C le 11/03 , RTBF le 11/03 , L’Avenir du 09/03 , La Meuse du 10/03
Notre proposition s’appuie largement sur le projet Besix, mais contrairement au projet du promoteur, elle fait le pari de rencontrer les principales aspirations émises par les citoyens aussi bien lors de la consultation populaire que lors des ateliers de co-construction : espaces publics structurants, conviviaux et ouverts sur la vieille ville, favorisant la la mobilité douce, et soucieux de préserver un espace vert de qualité.
Besix propose un ensemble fermé par 5 blocs de hauteur variable (2 à 7 étages), reliés par une verrière centrale (1). Les niveaux -1 à +2 sont dédiés aux commerces et à l’Horeca (18.000m²).
Les niveaux supérieurs sont dédiés aux bureaux (10.000m²) et aux logements (10.600m²). Enfin, les niveaux -2 et -3 offrent un parking de 900 places.
La connexion entre la rue de Fer et le complexe se fait par un escalier de 6 mètres de haut.
Notre proposition : réduire la forteresse commerciale, en supprimant le bloc (2) envisagé rue Borgnet, et en pivotant de 70° le bloc (2’) limité à 2 niveaux.
Nous restituons à l’espace public environ 4.000m² de parc et une vingtaine de vieux arbres. Le bloc 2’ pivoté sera limité à 2 niveaux et ne gardera qu’une fonction commerciale. Le niveau -1 du centre commercial sera maintenu sous la verrière (supermarché).
Les 3 niveaux de parking sont limités à l’emprise au sol des bâtiments, ce qui permet de maintenir une partie des arbres du square Léopold en pleine terre et de les sauver.
Nous démontrons que la division par trois de l’immense verrière diminuerait d’à peine 20% la surface utile du complexe, mais sauverait les deux tiers du parc.
Stop au » tout au béton » !
Place à un espace de qualité accessible au public gratuitement, lieu de convivialité et d’espace culturel, point de divertissement et de délassement, espace de fraîcheur pour les étés à venir ……tout y est !
- L’espace commercial (11.000m² et 1.400 m² d’Horeca)
- Le parking (900 places)
- Les logements (7.500 m² – pour assurer le contrôle social)
- L’espace bureau (9.300m²)
- Un espace vert réhabilité (3200m² préservés) avec terrasses Horeca, fontaines, grand escalier en gradins en fond d’esplanade, mobilier de détente …..
Mais avec un plus que négligeait le projet Besix : 1.500 m² d’espace dédié aux services collectifs, directement accessibles depuis l’espace public.
- Un jardin d’enfants, avec crèche et espace récréatif public équipé du mobilier urbain adéquat
- Un point Poste ou service public similaire, qui permettra d’assurer une continuité de passage, toutes générations et occupations confondues
- Un espace à vocation culturelle et artistique ouvert sur le square pour des spectacles, expositions, concerts amateurs, des ateliers d’échange de savoir, …
Nous nous doutons bien que notre proposition affectera négativement la rentabilité du projet pour le promoteur.
Mais la préservation d’un square public arboré et vivant n’a pas de prix pour la collectivité. Cet arbitrage relève de l’intérêt général et appartient aux décideurs politiques.
Ceux qui reprochent aux défenseurs des arbres l’enlisement du projet et le délabrement du parc Léopold devraient s’interroger : qui s’est obstiné à refuser tout compromis de nature à accélérer le dossier ? Nul ne peut douter qu’accepter de sauver une partie du parc aurait fait gagner des années à tout le monde, y compris aux promoteurs qui se sont épuisés sur le dossier…
Nous attendons du pouvoir politique qu’il saisisse cette opportunité de démontrer un réel souci de prise en compte de la participation de la population à la gestion de sa ville.
À l’approche de la mi-mandat, la perspective de voir son dossier le plus conflictuel s’apaiser devrait inciter la majorité communale à s’intéresser de près à notre proposition.